Vous est-il déjà arrivé de perdre des palettes de votre entrepôt ou magasin ? de détecter des écarts inexplicables ? ou encore de faire face à des surfacturations en logistique ? Vous n’êtes pas le seul, les fraudes dans le secteur de la distribution sont très répandues dans le monde entier. Heureusement, à l’ère de la digitalisation, les enseignes reprennent le contrôle progressivement.
Pour mieux comprendre ces risques, on vous dévoile les dix fraudes les plus répandues et comment la digitalisation et les ERP permettent de reprendre le contrôle.
Anecdote
Un matin de juin, dans un grand entrepôt de distribution alimentaire, le responsable logistique reçoit un appel affolé d’un magasin partenaire. Sur la facture, tout semble correct. Pourtant, les palettes livrées ne correspondent pas à la commande. Après vérification, il découvre qu’un lot entier a disparu entre le quai et le camion. Personne n’a rien vu, personne n’a rien signé. Ce type d’incident, malheureusement, n’est pas isolé.
Chaque jour, dans la distribution, des produits circulent à grande échelle : entrepôts, transporteurs, grossistes, magasins, et même sous-traitants. Pourtant, derrière cette apparente organisation, des fraudes s’infiltrent. Des employés, des partenaires ou parfois des prestataires extérieurs profitent du moindre flou dans les processus. Ces actes, souvent discrets, peuvent coûter des millions d’euros chaque année.
Face à ces risques, de nombreuses enseignes se sentent démunies. Les procédures manuelles, les bons de livraison papiers ou les validations par téléphone laissent des brèches béantes. Mais avant de parler de solutions, il faut comprendre la réalité du terrain.
1 - Falsification de factures
La falsification de factures modifie les montants ou les quantités pour obtenir des paiements indus. Elle touche les services comptables et la direction financière.
Par exemple : un fournisseur envoie une facture avec plus de 20 % des quantités livrées. Le service comptable paie la facture sans vérification. Un audit interne révèle l’écart quelques semaines plus tard. La fraude se répète, entraînant des pertes importantes.
2 - Retours abusifs
Les retours abusifs surviennent quand un client réclame un remboursement pour un produit utilisé ou intact. Ces pratiques pèsent sur les marges et les coûts de gestion.
À titre d’exemple : une cliente achète un vêtement de valeur, le porte une fois, puis le retourne en déclarant un défaut. L’article retourne en rayon. Le détaillant subit une perte directe et doit gérer le suivi administratif.
3 - Vol de cargaison
Le vol de cargaison détourne des produits pendant le transport ou l’entreposage. Souvent, des bandes organisées profitent des failles logistiques.
Pour mieux illustrer : une entreprise de biens électroniques charge un conteneur. Peu après, des voleurs bloquent le camion et déplacent tout le contenu vers un entrepôt clandestin. La marchandise apparaît ensuite sur le marché gris. L’entreprise perd des marges et subit un préjudice d’image.
4 - Substitution de produit
La substitution de produit remplace des articles de valeur par des produits moins performants. Cette fraude fragilise la confiance des clients et la réputation de la marque.
Par exemple : Un transporteur reçoit des lots pharmaceutiques haut de gamme. Pendant le trajet, il remplace certains articles par des imitations. Quelques mois plus tard, des clients signalent des effets secondaires. L’image de l’entreprise se dégrade.
5 - Livraison fictive
La livraison fictive fait passer une marchandise pour livrée alors qu’elle reste dans l’entrepôt. Elle repose souvent sur des documents falsifiés.
Pour mieux illustrer : Un livreur signe un bon de livraison falsifié et fournit une photo retouchée. La palette n’atteint jamais le magasin. L’enseigne ne remarque l’absence que plusieurs jours plus tard.
6 - Usurpation d’identité de transporteur
L’usurpation d’identité de transporteur consiste à se faire passer pour un partenaire légitime pour détourner des marchandises ou encaisser des paiements.
À titre d’exemple : une société crée un site web similaire à celui d’un transporteur réputé. Une PME signe un contrat. La marchandise disparaît et le faux transporteur n’existe pas physiquement.
7 - Manipulation interne des stocks
Les employés peuvent modifier artificiellement les niveaux de stock pour masquer des vols ou revendre des produits. Cette fraude touche l’inventaire et la rentabilité.
Par exemple : dans un entrepôt, un opérateur marque certains produits comme « endommagés » alors qu’ils sont intacts. Il les revend ensuite dans un circuit parallèle. Le stock réel ne correspond plus aux données.
8 - Surfacturation logistique
La surfacturation logistique consiste à facturer des services inexistants ou gonfler les coûts de transport. Elle pèse sur le budget opérationnel.
Pour mieux illustrer : une enseigne paie des frais supplémentaires pour des kilomètres fictifs ou des temps d’attente non réalisés. Lors d’un audit, l’écart représente plus de 10 % des factures transporteurs.
9 - Fraude d’identité ou détournement de comptes clients
Les fraudeurs utilisent des identités fictives ou détournent des comptes existants pour obtenir des produits ou de l’argent.
Par exemple : une cybercriminelle crée un faux compte client et passe une commande importante. Elle modifie l’adresse de livraison pour que le colis arrive dans un point de relais qu’elle contrôle. La marchandise disparaît et l’entreprise perd à la fois les produits et la confiance des vrais clients.
10 - Abus des programmes de fidélité et cartes cadeaux
Les programmes de fidélité et cartes cadeaux peuvent servir à des détournements d’argent ou de biens. Les pertes restent souvent invisibles.
À titre d’exemple : un livreur modifie une commande d’un client. Par exemple, il indique que le client a commandé 10 articles au lieu de 5. Ensuite, l’entreprise offre un cadeau au client pour avoir acheté 10 articles. En réalité, le client n’a commandé que 5. Ainsi, c’est le livreur qui reçoit le cadeau à la place du client. Ce type de fraude génère une perte directe pour l’entreprise et profite uniquement au livreur malhonnête.
La digitalisation et les ERP dans l’approvisionnement
Pour lutter contre ces fraudes, de nombreuses entreprises choisissent des solutions de traçabilité et mettent en place des audits internes.
Aujourd’hui, à l’ère de la transformation numérique, l’ensemble du processus d’approvisionnement devient facilement contrôlable. Par conséquent, les erreurs et surtout les fraudes se détectent rapidement. Les ERP de gestion, par exemple, centralisent les commandes, les bons de livraison et les factures dans un système unique. Ainsi, chaque étape, de la demande d’achat au paiement fournisseur, reste visible et entièrement traçable.
Trois avantages majeurs pour les entreprises
Traçabilité complète des commandes et livraisons
Avec un ERP connecté, chaque commande apparaît dans le système dès sa création. Ensuite, le suivi des livraisons et des signatures des bons, permet de préciser l’état de chaque produit. Ainsi, les entreprises détectent immédiatement tout écart entre la commande initiale et la livraison réelle. Par conséquent, elles réduisent les pertes et limitent les litiges avec les fournisseurs et clients.
Réduction des fraudes et erreurs de facturation
Grâce à l’automatisation des validations et à l’intégration des données fournisseur, le système compare automatiquement les bons de livraison et les factures. Ensuite, il signale toute anomalie, comme une surfacturation ou un produit manquant. De ce fait, les erreurs disparaissent rapidement et les fraudes deviennent beaucoup plus difficiles à réaliser.
Optimisation des coûts et meilleure planification
En centralisant les données achats et approvisionnement, l’ERP permet d’analyser les volumes, les délais et les fournisseurs les plus performants. Ensuite, les entreprises ajustent leurs commandes, anticipent les ruptures et négocient mieux avec leurs partenaires. Ainsi, elles augmentent leur marge, réduisent les coûts logistiques et prennent des décisions plus éclairées pour l’avenir.
Conclusion : un futur sans OCR, mais avec de nouvelles perspectives
Les fraudes dans la distribution prennent de multiples formes : vols de cargaison, factures falsifiées, substitutions de produits ou encore livraisons fictives. Cependant, grâce à la digitalisation et aux ERP, les entreprises reprennent le contrôle de leurs flux. La traçabilité en temps réel, la centralisation des commandes et la détection automatique des anomalies permettent de sécuriser les opérations et de réduire significativement les pertes.
Au-delà de la lutte contre la fraude, ces solutions optimisent les coûts, améliorent la gestion des fournisseurs et renforcent la satisfaction client. Elles ouvrent également la voie à d’autres innovations, comme la planification prédictive et l’analyse avancée des performances.
Ressources complémentaires
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